Aisne et Thabas en Meuse 2018

TRAVAUX DE RETABLISSEMENT DE LA CONTINUITE ECOLOGIQUE 2018 :
L’AISNE ET LE THABAS DANS LE DEPARTEMENT DE LA MEUSE

En parallèle aux travaux d’entretien et de restauration hydromorphologique de l’Aisne et de ses affluents dans le département de la Meuse 2018, un rétablissement de l’ensemble de la continuité écologique (libre circulation piscicole et sédimentaire) des cours d’eau de l’Aisne et du Thabas dans le département a été effectué : travaux d’effacement ou d’aménagement d'ouvrages.

L’amélioration de la continuité écologique des cours d’eau est une des mesures phares du Programme de mesures de l’Agence de l’eau Seine-Normandie 2013-2018, afin d’atteindre l’objectif d’atteinte du bon état écologique des cours d’eau en 2021 de la Directive Cadre européenne sur l’Eau.

D’ailleurs, le rétablissement de la continuité écologique de l’Aisne est même une priorité et une obligation réglementaire, puisque par arrêté du préfet coordonnateur de bassin Seine-Normandie, publié au journal officiel le 4 décembre 2012, la rivière de l’Aisne a été classée sur la liste des cours d’eau mentionnée au 1°et au 2° du I de l’article L.214-17 du code de l’environnement.

Le classement de l’Aisne en « liste 2 » doit permettre d’assurer à échéance du 4 décembre 2017, la comptabilité des ouvrages hydrauliques existants avec les objectifs de continuité écologique. Cela implique une obligation d’assurer le transport des sédiments et la libre circulation des poissons migrateurs. L’Aisne est concernée en Meuse par 8 ouvrages, qui ont donc été effacés. Les deux ouvrages infranchissables présents sur le Thabas ont également été aménagés.

1/ Rétablissement de la continuité écologique de l’Aisne :

Outre l’aménagement du seuil de l’ancien moulin de Vaubécourt, prévu dans le projet de réaménagement de l’Aisne dans sa traversée du village, 7 autres ouvrages difficilement franchissables ont été concernés par les travaux de rétablissement de la continuité écologique de l’Aisne en Meuse.

Les travaux concernaient :

  • 5 seuils réalisés dans les années 60-70 suite à des travaux de redressement du lit de l’Aisne meusienne sur sa partie aval, pour éviter/limiter les phénomènes potentiels d’incision du lit. Il existait davantage de seuil de ce type sur les 7 km de l’Aisne reprofilée, mais la plupart sont tombés en ruine avec le temps…Ne subsiste que ces 3 seuils.
  • 1 seuil situé sur l’Aisne dans une pâture à l’aval du village de Sommaisne.
  • le seuil de l’ancien moulin de Senard (moulin démantelé, dont il ne subsiste qu’une partie du seuil difficilement franchissable)

Localisation des 7 seuils effacés

Localisation des 6 seuils situés sur partie aval de l’Aisne meusienne

Localisation des 6 seuils situés sur partie aval de l’Aisne meusienne
(communes de Seuil-d’Argonne et de Lisle-en-Barrois)

Localisation du seuil situé sur partie apicale de l’Aisne meusienne

Localisation du seuil situé sur partie apicale
de l’Aisne meusienne
(commune de Sommaisne)

Avant travaux :

Seuil de l’ancien moulin de Senard

Seuil de l'ancien moulin de Senard (hauteur de chute de 80 cm)

Seuil créé dans les années 1960 suite au redressement du cours de l'Aisne sur 8 km sur la commune de Seuil-d'Argonne, pour se prémunir d'une incision du lit. Seuil infranchissable (hors période de crue), impactant la continuité piscicole et sédimentaire (zone de remous sur ce seuil > 200 m). 4 seuils identiques à celui-ci ont été dérasés. Le 7ème Seuil effacé, est le seuil de l'ancien moulin de Sommaisne en aval du village.

Pendant et après travaux :

Travaux de dérasement du seuil du moulin de Senard : conservation de l'ancrage en berge, large échancrure de 3-4 m pour conserver un bon tirant d'eau en étiage et des dimensions du lit mineur de l'Aisne plus conforme à son gabarit originel.

Formation d'un radier suite à l'effacement.

L'Aisne suite à l'effacement du seuil.

L'Aisne au droit du même seuil effacé, en hautes eaux.

Redynamisation des écoulements en amont des seuils effacés.

Observation en amont d'un seuil des seuils effacés, d'une quantité importante de graviers calcaires accumulés au sein de la zone de remous. Reprise du transit sédimentaire, avec création de potentielles frayères sur l'aval.

2/ Rétablissement de la continuité écologique du Thabas :

Deux ouvrages hydrauliques impactaient la libre circulation piscicole sur le Thabas en Meuse : un ouvrage difficilement franchissable (radier du pont de la RD n°2 à Brizeaux) et un ouvrage infranchissable (seuil de l’ancien moulin de Foucaucourt-sur-Thabas).

  • Aménagement d’une rivière de contournement au droit du seuil de l’ancien moulin de Foucaucourt

L’ancien moulin de Foucaucourt-sur-Thabas n’a plus d’usage. Il est aujourd’hui en ruine (sous l’enfrichement, on aperçoit encore quelques fondations du moulin). En revanche, le seuil du moulin situé dans le lit mineur du Thabas est encore en parfait état, ce seuil en pierres de taille fait une hauteur de 2,26 m. Avec une chute d’eau d’une telle hauteur, l’ouvrage est totalement infranchissable. Cet ouvrage hydraulique cloisonne donc toute la partie apicale du Thabas aux faciès d’écoulement propices à la fraie de la truite Fario (le Thabas depuis sa source, soit 2 km ; et deux affluents d’un linéaire cumulé de 4 km).

Le SMAVAS a donc proposé aux propriétaires riverains de réaliser des aménagements pour rétablir la continuité écologique du Thabas au droit de cet ouvrage.

Vue aérienne et cadastrale du site

Vue aérienne et cadastrale du site

Avant travaux :

        Photo du Seuil de l’ancien moulin de Foucaucourt-sur-Thabas

Consistance et objectifs des travaux de rétablissement de la continuité écologique :

En raison d'une hauteur de seuil importante (> 2m de chute), au lieu de supprimer l'ouvrage qui aurait engendré une forte érosion régressive, le SMAVAS a privilégié la solution d'un contournement de l'ouvrage via l'ancien bras de décharge.L'ensemble du débit de la rivière devant transiter par ce bras de contournement. Bras de contournement nécessitant divers aménagements pour assurer la continuité écologique.

Pendant et Après travaux :

Défrichement d'une partie de la végétation rivulaire.

Reprise de l'ensemble du profil en long, avec déblais des tronçons comblés.

Après désenvasement et reprofilage du futur lit, mise en place d'une succession de seuils en enrochement ancrés en profondeur, pour écrêter et rattraper la hauteur de chute de l'ouvrage (différence de cote entre chaque seuil < 15 cm).

Diversification du lit mineur (retalutage des berges en pentes douces, création de risbermes, création de sinuosités...)

Mise en place d'un substrat diversifié (concassé calcaire 0-150), afin d'une part apporter de la rugosité au lit pour freiner les vitesses d'écoulements et diversifier les faciès ; et d'autre part créer un substrat propice à l'accueil des peuplements piscicoles de première catégorie piscicole.

Rivière de contournement, 3 semaines après travaux (en période d'étiage marqué).

Lit mineur 3 semaines après travaux (berges végétalisées, reprise des boutures de saules et des cépées d'aulne, transit sédimentaire rétabli avec dépôt sables, graviers et limons).

Connexion amont entre le lit du Thabas et la rivière de contournement (nouveau lit).

Bief en assec, suite au détournement du Thabas via l'ancien bras de décharge réaménagé. Un écoulement par le bief restera possible uniquement en cas d'épisode de crue exceptionnel (niveau d'eau supérieur à 1 m).

  • Aménagement du radier du pont de la RD n°2 à Brizeaux


En aval du pont de la RD 2 à Brizeaux, se trouvait un seuil maçonné qui permettait d’alimenter le bief de l’ancien moulin de Brizeaux. Aujourd’hui, le moulin a disparu, le bief a été remblayé et le seuil est tombé en ruine (il subsiste aux abords du Thabas des ruines du seuil). Cet ouvrage n’est donc plus impactant pour la continuité écologique.

En revanche, le radier du pont de la RD 2 impactait la libre circulation piscicole. Tout d’abord, le pont de la RD 2 est composé de 2 arches avec un radier sur chaque arche de 4-5 m de large, créant un important étalement de la lame d’eau qui limitait ainsi fortement la franchissabilité de l’ouvrage surtout hors période de hautes eaux. Ensuite, en sortie du radier une petite chute d’eau de 30-40 cm accentuait la difficulté de franchissement de l’ouvrage. Ainsi, la grande largeur du radier conjuguée à sa longueur et à la chute située à l’aval immédiat du radier, rendaient difficilement franchissable l’ouvrage. Le SMAVAS a donc réalisé de petits aménagements rustiques pour rendre « transparent » l’ouvrage et permettre ainsi de décloisonner toute la partie amont du Thabas.

Pont à 2 arches de la RD 2 à Brizeaux

Pont à 2 arches et radier de la RD 2 à Brizeaux, infranchissable en période d'étiage/module : chute d'eau de 40 cm et étalement de la lame d'eau sur les deux arches du pont.

Après travaux :

Aménagement d'un lit d'étiage concentré sur une seule arche et aménagement d'une succession de micro-seuils en aval du radier pour écrêter la hauteur de chute.

Vue sur le lit d'étiage créé et les contre-seuils aval : continuité écologique rétablie en toutes conditions hydrologique. En période de crue, les écoulements peuvent se faire sous les deux arches.

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