Ces travaux de restauration d’une annexe hydraulique sont portés en Co-Maîtrise d’ouvrage par la Fédération de la Marne pour la Pêche et la protection du Milieu Aquatique (FDPPMA 51) et le Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée de l’Aisne Supérieure (SMAVAS), avec la FDPPMA 51 désignée comme Maître d’ouvrage unique.
Le projet de restauration d’une annexe hydraulique au droit d’un ancien bras de la Tourbe se situe sur la commune de Servon-Melzicourt (Marne).
Il concerne un tronçon de l’ancien bras de la Tourbe de 330 ml, aujourd’hui comblé, et situé dans le lit majeur de l’Aisne.
La Tourbe, sur ses derniers kilomètres avant sa confluence avec l’Aisne, a fait l’objet de lourds travaux hydrauliques à différentes époques, modifiant son tracé originel.
Il y a plusieurs siècles, le Canal de la Tourbe a été créé pour alimenter en eau un moulin, le moulin de La Chapelle, situé à l’extrémité du canal. Ce canal long de 3,5 km est alimenté via une prise d’eau et un déversoir établi sur la Tourbe, sur la commune de Ville-sur-Tourbe. Le canal longe en partie la RD 66. Quant à la Tourbe, fonctionnant alors en bras de décharge du canal d’amenée du moulin de La Chapelle, a vu son lit redressé sur plusieurs tronçons jusqu’à la confluence avec l’Aisne.
Juste en aval du moulin de La Chapelle, le canal de la Tourbe se rejette dans l’ancien thalweg de la Tourbe pour confluer avec l’Aisne. Ce tronçon sinueux de l’ancien thalweg de la Tourbe, long de 2 km, est aujourd’hui communément appelé « bras de la Sarthe ».
Il y a encore 80 ans, la Tourbe conservait son thalweg d’origine et s’écoulait dans le « bras de la Sarthe » ; mais dans les années 40, la confluence a été modifiée pour que la Tourbe traverse « au plus court » la plaine alluviale de l’Aisne. Le bras de la Sarthe conservant une alimentation par le canal, se maintient donc en eau.
En revanche, tout un tronçon de la Tourbe, situé entre le pont de la RD 66 et le lit de la Tourbe modifié, s’est retrouvé court-circuité et en assec une bonne partie de l’année. Depuis, ce tronçon long de 380 m, a été comblé partiellement.
Ce tronçon abandonné de la Tourbe revêt un très fort potentiel en matière de frayère à brochets, en raison de sa localisation et de son fonctionnement hydrologique suite à sa déconnexion de la Tourbe :
- Tronçon proche de l’Aisne et situé dans la continuité amont du « bras de la Sarthe » qui dispose d’un fonctionnement hydrologique optimal pour la fraie du brochet avec également des habitats diversifiés (tronçon sinueux avec présence de végétation hélophyte et hydrophyte et d’une ripisylve discontinue) forts intéressants de manière générale comme zone de reproduction et de croissance de nombreuses espèces de poissons de seconde catégorie piscicole.
- Tronçon situé au sein d’une prairie de graminées pâturée et sans ripisylve/ombrage, soit un support de ponte idéal pour le brochet.
- Tronçon avec des berges en pente douces.
- Tronçon demeurant en eau une bonne partie de la période de hautes eaux.
Si ce tronçon a de fortes potentialités pour la fraie du brochet, des aménagements s’avèrent nécessaires pour assurer le fonctionnement optimal de la frayère à brochets, à savoir : - Maintien d’un tirant d’eau suffisant dans toute l’annexe pendant la période de reproduction ;
- Eviter les ruptures de pente pouvant créer un piégeage des alevins ;
- Améliorer sa connexion au bras de la Sarthe au droit du pont de la RD 66.
