Plan de récolement du tronçon du ruisseau de la Gorge aux Sangliers
reméandré par rapport au cadastre
En raison du fort encaissement de la Biesme lié à son redressement il y a 300 ans, une érosion régressive s’est mise en œuvre sur tous les affluents. Sur les affluents de rive droite, l’érosion régressive remonte au maximum jusqu’à l’ouvrage maçonné de la RD 2 qui longe toute la vallée de la Biesme.
Entre la RD 2 et la confluence de la Biesme, on constate ainsi des chutes au niveau de l’ouvrage RD 2 et/ou de multiples décrochages formés par des seuils racinaires plus ou moins distants les uns des autres.
Sur le ruisseau de la Gorge aux Sangliers, plusieurs seuils racinaires infranchissables avec des chutes de 40 cm à 80 cm s’enchainent entre la RD2 et la confluence avec la Biesme. Au final, il y a 2,50 m de dénivelé à rattraper au droit de ces seuils infranchissables pour rétablir la continuité écologique du ruisseau.
Afin de rétablir la continuité écologique du ruisseau, le projet consiste à reméandrer le ruisseau sur 200 ml en aval du pont de la RD 2 pour rattraper toutes les chutes des seuils racinaires. L’accroissement du linéaire du ruisseau par la création d’un lit méandriforme va permettre de rattraper la hauteur de chute cumulée de 2,50 m tout en limitant la pente moyenne à 1,25 % (ancien linéaire de cours d’eau 90 ml, nouveau linéaire du lit méandriforme de 200 m). On est contraint de reméandrer le ruisseau sur un tronçon assez court et donc d’avoir des courbures très resserrées car plus on progresse vers la confluence plus le ruisseau s’encaisse ; avec un encaissement de 6 m au droit de la confluence avec la Biesme.
Avant façonnement des méandres, il était nécessaire de procéder à une coupe et un dessouchage des arbres. Certaines souches pouvant recéper et s’intégrer au projet du futur lit méandriforme ont néanmoins été conservées.On constate un fort piétinement du lit du ruisseau sur ce tronçon aval à la RD 2 lié au libre accès du bétail au cours d’eau ; dégradant le milieu et renforçant le caractère infranchissable du ruisseau sur les secteurs sur-élargis.
Façonnement du 1er méandre en rive droite à la sortie de l’ouvrage RD 2.à la pelle mécanique. Ensuite, il convient de remblayer de reconnecter le ruisseau à son futur lit, en comblant la fosse et progressivement l’ancien lit abandonné.
La hauteur de chute du 1er seuil racinaire (80 cm de chute) est rattrapée ,des radiers de fond sont créés au sein des méandres avec des blocs non gélifs et du concassé 80-200 cm ; intercalés de fosses de dissipation ou de plats courants avec disposition de blocs épars. L’objectif premier de ces aménagements est de stabiliser la pente du ruisseau pour assurer dans le temps sa franchissabilité car la pente moyenne demeure encore marquée après travaux (1,25%). Les turbulences et successions de faciès avec zones rapides (radiers et plats courants) et zones plus lentes (mouilles) assureront la franchissabilité multi-espèces du ruisseau ; tout en créant une diversité d’habitats.
Après aménagement des faciès, des boutures sont plantés au pied des berges pour stabiliser berges mais aussi permettre au futur racinaire de participer à la diversification des faciès d’écoulement, la stabilisation de la pente et créer des habitats piscicoles.
Photo de droite ci-dessus: vue sur le nouveau lit du ruisseau très méandriforme après travaux. On perçoit au centre des souches d’aulnes et saules conservées qui correspondent à la ripisylve de l’ancien lit comblé.
Pour permettre le franchissement du ruisseau et l’abreuvement du bétail, un passage à gué a été aménagé en aval du tronçon reméandré.
Les travaux se terminent par la pose d’une clôture à barbelés 4 fils sur les deux rives entre la RD2 et la confluence avec la Biesme pour protéger le ruisseau et les aménagements du piétinement du bétail.
Photo d’un méandre 2 mois après travaux : Belle reprise des boutures de saules arbustifs, revégétalisation naturelle des rives et rejets des souches conservées.